Les kata

Tu as entendu parler de Kata pour la ceinture noire et tu veux en savoir plus?
Tu es tout simplement curieux? Alors ouvre grands tes yeux et plonge dans les arcanes du Judo, pour mieux le comprendre en retour…

Kata! Késako?
Dans tous les arts martiaux, il existe des kata : ce sont des enchaînements chorégraphiés de techniques.
En fait, c’est la mémoire de l’Art, qui se transmet de génération en génération par leur pratique.
Très complexes et très codifiés, chaque geste est mesuré par le principe qui le guide. Pour raccourcir, un Art martial peut se définir par son ou ses kata!

En Judo, ils sont légion! A la fois formes d’exercice et travail nécessaire pour les passages de grades, ils représentent un travail important et des portes ouvertes pour comprendre le Judo.
Il en existe 8 reconnus par le Kodokan (instance fondatrice du Judo). Chacun illustre différents aspects et principes de notre discipline et en garantissent la transmission.
Les suivants ont été créés en dehors ou ne sont pas considérés comme des kata par le Kodokan.

LES KATA DE JUDO

Nage No Kata (kata des projections) – 投之形
Elaboré au Kodokan par Jigoro Kano entre 1884 et 1885, le Nage No Kata est le kata des techniques fondamentales de projections.
L’idée est de mettre en évidence les principes d’une projection : déséquilibre, placement et chute.
Il se compose de 30 projections : trois techniques à droite puis à gauche multipliées par 5 séries de familles différentes (bras, hanches, jambes, sacrifices sur le dos et sur le côté).

Katame No Kata (kata des contrôles) – 固之形
Elaboré de 1884 et 1887 à la suite du Nage No Kata, le Katame No Kata est le kata du sol.
Il se compose de 5 immobilisations, 5 étranglements et 5 clés de bras. Les judokas sont en constant mouvement car, alors Tori cherche le contrôle, Uke fait tout pour s’en sortir.

Kime No Kata (kata de la décision) – 極之形
Il met en valeur l’esprit de décision des combattants! Kata de selfdéfense, il s’effectue au sol (8 techniques, idori) puis debout (12 techniques, tachi-aï), à main nue, avec un couteau et un sabre.

Goshin Jitsu (kata de la défense de soi)
C’est le kata du Jujitsu, mais aussi le plus récent : il a été créé par le Kodokan en 1956 : il présente au total 21 techniques de défense personnelle face à des attaques de poings, de pieds, de couteau, de bâton ou de revolver et de saisies.

Ju No Kata (kata de la souplesse) – 柔之形
Créé par Jigoro Kano en 1887, le Ju No Kata enseigne l’usage de la souplesse pour vaincre la force.
Ses 3 séries de 5 techniques doivent être effectuées sur un rythme lent. Il ne comporte aucune projection.
A l’origine, cette douceur permettait aux femmes de pouvoir pratiquer le Judo en contournant la rudesse des autres kata…

Itsutsu No Kata (kata des cinq principes) – 五之形
Créé en 1887 par Jigoro Kano, l’Itsutsu No Kata se veut un kata « supérieur ».
Il représente l’application de principes naturels appliqués au Judo. Il exige donc une certaine maturité pour sa compréhension et son exécution.
Avec ses 5 techniques, c’est le plus court des kata. Kano ne leur ayant pas donné de nom, il reste considéré comme inachevé.
Ses 5 principes sont les suivants : mobilisation de l’énergie, résistance, force centripète, alternance  et vide.

Koshiki No Kata (kata des techniques anciennes)
Pour réaliser ce kata, Jigoro Kano a conservé les techniques de l’école Kito-Ryu (jujitsu), dont il s’est largement inspiré pour créer le Judo.
Il en a apprécié la logique et s’en est appuyé comme progression du Jujitsu au Judo.
Ses 21 techniques antiques étaient destinées aux samouraïs portant de lourdes armures: elles sont donc effectuées lentement et dans une posture particulière pour la 1ère série, puis enchaînées rapidement.

Seiryoku Zenyo Taiiku Kokumin No Kata (kata de l’entraînement physique et de la prosperité mutuelle)
Ce kata est une méthode d’éducation physique qui englobe les trois caractéristiques fondamentales du Judo : développer l’esprit (shin), la technique (gi) et le corps (taï) mais aussi préserver la santé mentale et physique.

Gonosen (kata des contre-prises)
Le Gonosen est le « kata » des contres. Entre guillemets, car le Kodokan le considère plutôt comme une forme d’exercice (comme le randori par exemple).
Il se compose de 2 séries (hanche puis jambes) de 6 techniques.

Nanatsu No Kata (kata des sept principes)
Créé par le maître Tokyo Hirano, ce kata se veut un complément de l’Itsutsu No Kata qui n’avait pas été achevé par le maître Jigoro Kano.
Il exploite plus précisément les principes de l’eau et de ses phénomènes (vague, flux et reflux, tourbillon, etc.).

Kaeshi No Kata (kata de contres)
Composés de 10 techniques c’est un kata de contres non reconnu par le Kodokan.

Go No Kata
Développé en 1887, le Go No Kata serait inspiré des anciennes méthodes de formations du jujitsu.
Appelé à l’origine Goju No Kata (Kata de force et de souplesse), ses créateurs, non satisfaits et l’ont laissé en désuétude.
Aujourd’hui, il est considéré comme un kata abandonné.

Nage Waza Ura No Kata
Créé après la seconde guerre mondiale par Kyuzo Mifune, ce kata (non reconnu par le Kodokan) est parfois appelé « Nage Ura No Kata » ou mentionné sous le nom « Gonosen no Kata ».

Joshi Judo Goshinho
Créé par Jiro Nango (neveu de Jigoro Kano) en 1943, c’est un kata de techniques d’auto-défenses adressé aux femmes.
Il a été élaboré dans le contexte de l’après guerre, alors que les forces d’occupation limitaient l’enseignement des méthodes de goshin jitsu au public.

Sources : http://www.judo-connexion.com/kata/