Historique du Judo

LE JUDO DE KANO
Dans le chapitre concernant les Arts Martiaux, nous avons appris comment a été fondé le Jujitsu (par un médecin appelé Akiyama Shirobei).
Ce maître forma plusieurs disciples et notamment un certain Maître Iso.
Ce dernier fonda la Tenjin Shinyo Ryu en ajoutant quelques coups supplémentaires…
Au bout de 3 générations de professeurs, Jigoro Kano ouvre la porte du Dojo.
Jigoro Kano (né le 28 octobre 1860) a alors 17 ans et mesure seulement 1m50. Il est issu d’une famille aisée et poursuit des études à l’Université Impériale de Tokyo.
A l’époque, le jujitsu est considéré comme une pratique de voyous  qui s’en servent pour se battre. Passionné de sport et frustré par sa taille, Jigoro va néanmoins pousser la porte du Dojo de Fukuda Hachinosuke pour devenir plus fort…
Il travaillera dur, tous les jours tant qu’il aura du temps, jonglant entre l’université et le Jujitsu. Les kimonos sont très courts, les tapis très durs si bien que Kano transporte l’odeur forte de son onguent cicatrisant qu’il utilise pour se soigner!
 Son maître meurt en 1879, il change alors d’école pour celle de Iikubo Tsunetoshi, plus spécialisé dans les projections. Kano travaille si bien qu’il devient son successeur! A 22 ans, jeune professeur de lycée, il en vient même à connaître les techniques des autres écoles et battre les experts et finalement son maître.
Il décide alors de fonder sa propre école mais pas de Jujitsu, de Judo! « Quelle différence fait-il? » « C’est quoi le Judo? » Se demandait-on!
Avec ses disciples, Kano propose non plus seulement des techniques mais aussi et surtout une Voie, un mode d’éducation (inspiré de ses voyages en Occident, chez nous!).
Le Judo, la Voie de la souplesse, est alors un Art Martial privé de toutes les techniques dangereuses du Jujitsu (atemi, projections violentes) dont le but n’est plus de blesser mais de contrôler Kano souhaite développer harmonieusement l’esprit (Shin), la technique (Gi), et le corps (Taï) grâce à des principes fondamentaux : Entraide et prospérité mutuelle, principe d’adaptation et de meilleure utilisation de l’énergie.
De plus, il s’est appliqué à prouver scientifiquement l’efficacité de toutes ses techniques. Il les a classées, codifiées et a ainsi créé des kata afin de les transmettre.
A cela s’ajoute la mise au point de différents types d’exercices qui préservent l’intégrité physique des élèves. La sécurité en Judo fait partie de  l’essence même de la discipline.
Le Judo séduit le cœur des Japonais car il fait le lien entre passé et présent.
Plus fort encore, il devient la méthode d’éducation nationale officielle, il est alors obligatoire à l’école (1910).
Entre Art Martial et sport, le Judo est complet. Au fur et à mesure, il prend du poids et se fait connaître à l’étranger.
Il devient finalement sport Olympique aux Jeux de Tokyo en 1964.
Jigoro Kano mourra en 1938 lors d’un de ses nombreux voyages à l’étranger.
Il laisse derrière lui un lourd héritage qui se transmet notamment en France au début du 20ème siècle…
Source : Emmanuel Charlot, Judo, principes et fondements (K.éditions, 2006, Paris)